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  • Daphné Cochet Vialan

Atelier du jeudi 29 octobre : non-violence 2



Pour commencer l'atelier, je vous propose d'écouter ce très beau chant maori.



Voici une traduction de ses paroles :

Que la paix soit généralisée,

Que la mer scintille comme une émeraude,

et que le chatoiement de la lumière vous guide

Que la paix soit généralisée,

Soyez large,

Maintenant et pour toujours plus.

Le soleil se lève au zénith, puis

décline.

Retirez le centre,

Retirez le centre de la plante de lin,

Où le clocher va-t-il chanter ?

Je me demande

Quelle est la plus grande chose au monde ?

Ma réponse est la suivante,

(Tous) le monde, le monde, le monde !

Le premier souffle que nous prenons.

Lier l'ensemble de la chair de notre groupe et

la faire grandir en force comme la hache.

Rassemblez-vous, rassemblez-vous et avancez !



Pour celles et ceux qui préfèrent regarder l'atelier en video, il est disponible ici :



Je sens qu’avec le contexte actuel, on a vraiment besoin de ce genre d’atelier, on repart dans une période de confinement, et il y a de plus en plus de réactions à cette privation de liberté, et de peurs d’une société liberticide, et en même temps, cette situation, elle nous pose fondamentalement la question de comment vivre ensemble en étant différents ? Avec les personnes les plus fragiles par rapport à la maladie ? Avec des informations scientifiques parfois contradictoires qui rendent la prise de décision très difficile.

Je suis aussi touchée parce le précédent confinement avait eu lieu au printemps, dans une période d’expansion, d’ouverture vers l’extérieur, et je crois qu’il a été fécond en nouveaux projets, nouvelles décisions pour des personnes de changer de boulot, de projet, nouvelle organisation de vie, importance de vivre à la campagne, de faire son potager... 

Et ce nouveau confinement, il arrive en novembre. En plein automne, dans une période où chacun-e est invitée à faire un retour sur soi, à se regarder et prendre soin de soi, une période plus orientée vers l’intérieur, vers la maison mais aussi et surtout l’intérieur de soi.

Et une saison qui fait plus de place à la nuit, avec les jours qui raccourcissent ! Bref, c’est une période où c’est facile de déprimer ! Ou on peut le voir positivement comme une période propice à explorer notre intérieur et notre ombre, à nouer une relation plus intime avec notre monde intérieur et avec nos côtés sombres. 

Avec cet atelier, j’ai envie qu’on réfléchisse à des pistes pour mettre à profit ce climat qui nous invite à l’intérieur, pour qu’on prenne soin de notre jardin intérieur tout en étant connecté à notre climat politique extérieur. 


Il y a 15 jours, on a travaillé la non violence, vis à vis de situations politiques. On a notamment procédé à des retournements sur nos pensées vis à vis de situations et de nos adversaires politiques. J’ai eu le sentiment à la fin que certains avaient pu se sentir découragés par le retournement. 

C’est dur parfois de se rendre compte que moi aussi je contribue parfois à une situation qui me déplait, que moi aussi je cherche à contrôler les autres, ou bien que moi aussi je suis un peu macho (ou que ma manière de penser et de me parler à moi-même est macho ou dominatrice). 

La prochaine étape, une fois qu’on a accueilli sa colère, qu’on est moins dans le jugement personnel de l’adversaire (par exemple c’est un idiot machiavélique) et qu’on se sent partie prenante de la situation, c’est-à-dire responsable, la prochaine étape, c’est qu’il nous faut apprendre à aimer ! 

Moi je le vois comme si avec la première étape où on prend soin de notre colère et de nos pensées (l’atelier précédent), comme si on nettoyait un peu tout, on crée de l’espace. Ensuite on se ré-engage différemment. Puis on se ré-ancre dans l’amour, avant de passer à l’action. 




Mais avant, je vous propose qu’on essaie de retrouver un peu d’espace par rapport à la situation actuelle qui peut être source d’inconfort pour certaines et certains d’entre nous, notamment suite aux annonces d’hier soir. Qu’on puisse déposer nos valises et retrouver de l’espace pour notre travail. Je vous propose qu’on prenne la situation actuelle, un peu désagréable peut-être, et qu’on essaie de la retourner. 

On va chacun prendre un temps pour écrire. Je vous invite en écrivant sur la situation actuelle, à essayez de cerner si vous ressentez un malaise par rapport à cette situation et de vous concentrer à chercher ce qui vous manque dans cette situation.

Par exemple:  j’ai peur de vivre dans une société liberticide, je ne me sens pas libre par exemple. Et une fois que vous avez trouver ce qui vous manque, essayez de trouver tout ce que vous êtes encore libre de faire. 

Autre exemple, je manque de certitude, l’incertitude me rend folle, je ne sais plus qui croire, quelles infos sont vraies ou fausses. Dans ce cas là, essayez de noter tout ce pour quoi vous éprouvez de la certitude (je suis certaine que je suis mariée et cela ne va pas changer dans un avenir plus ou moins proche, je suis certaine que dieu existe et prend soin de moi, je suis certaine que le soleil se lèvera tous les jours, je suis certaine que je fais chaque jour de mon mieux...). 

Dernier exemple, je ne sais plus à quel saint me vouer, comment prendre mes décisions, essayez de sentir ce qui vous aidera toujours à prendre des décisions, même si les informations scientifiques sont contradictoires. 




Maintenant qu’on a retrouvé un peu d’espace intérieur par rapport à la situation, ca ne veut absolument pas dire qu’on l’accepte et que du coup, on ne veut rien faire pour la faire changer ! Absolument pas. 

Ce qui peut être frustrant avec la non-violence, c’est que ca peut sembler beaucoup moins rapide que les solutions habituelles. La non-violence, c’est accepter que la fin est dans les moyens et l’inverse aussi ! On dit souvent il faut que la manière de parvenir à ce qu’on demande soit en accord avec la fin, et on oublie parfois que l’inverse marche aussi, la fin que je cherche se trouve déjà dans le processus que je mets en place. 

Concrètement, je ne peux pas faire la guerre pour chercher la paix. Donc je cherche des moyens pacifiques d’oeuvre pour la paix. Mais si je m’engage dans un processus où je travaille pour la paix, ce travail est déjà plein de paix, il rayonne déjà de paix, ce travail, ce processus m’emplit déjà de paix. Ca marche dans les deux sens, et ca c’est une sacrément bonne nouvelle ! 

C’est une bonne nouvelle parce que le chemin est du coup, comme je le disais, moins rapide et on a parfois moins l’impression d'être directement utile que quand on va casser un truc, ou faire une manif est balancer notre frustration en insultant emmanuel macron. C’est une démarche qui provoque moins de soulagement immédiat et qui est moins directe, moins d’un point A à un point B, plus vivante aussi ! 

Je vous propose qu’on essaie cette autre voie, et qu’on essaie de la construire chemin faisant. Donc elle n’est pas toute finie, et je ne sais pas où elle va nous mener, mais j’ai une intuition pour les prochains pas, et je serai ravie d’essayer de le vivre avec vous. 

Mon intuition c’est d’essayer de demander un changement, mais à partir d’un endroit d’amour. 

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai déjà essayer de faire changer des gens sans les aimer comme ils sont. Genre de râler sur mon voisin avec son chien qui aboie en pleine nuit en m’énervant contre lui. Et bah ca ne marche pas très bien. Le chantage je t’aimerais quand tu rangeras tes chaussettes sales qui trainent dans le salon, dans un couple, ca ne marche pas très bien non plus. 

Ou bien ca marche sur le court terme, mais à long terme ? est ce que ca n’est pas seulement la contrainte qui amène à un changement plein de frustration et de rancoeur ? 

Alors comment demander un changement depuis un endroit d’amour ? Comment aimer quelqu’un en sachant qu’il ne donne pas le meilleur de lui même et croire quand meme qu’il ou elle en est capable ? C’est exactement ce que je ressens pour notre monde. J’essaie d’etre dans un espace d’amour vis à vis de notre société, avec ses catastrophes écologiques, ses scandales politiques, ses indignités sociales, et de croire qu’on a en nous une meilleure société qui ne demande qu’à éclore, et il faut la nourrir avec beaucoup d’amour, l’arroser tous les jours. 

Ca reste une grande question : comment lier amour et exigence ? 

Finalement, ca va très bien ensemble quand je pense aux gens que j’aime profondément : à la fois je les aime, et en même temps, je les encourage à être la meilleure version d’eux mêmes. je ne les laisse pas tomber, si ils se fourvoient, qu’ils deviennent malhonnêtes, je continue à les aimer et je les encourage à abandonner cette voie qui ne leur fait pas du bien. D’une certaine manière, je peux les aimer sans condition, comme ils sont et en même temps vouloir pour eux le meilleur d’eux-même. 

Alors l’idée, ça serait de transposer ça à la société. 




Et comme on va vivre le confinement, ce retour à l’intérieur dont je parlais tout à l’heure, je vous propose qu’on s’utilise soi-même comme terrain d’expérience, qu’on se prenne nous mêmes comme cobayes !

Comment est ce que je peux me demander de changer tout en m’aimant ? 

Par exemple, j’aimerais réussir à me lever plus tôt. Est ce que tout les matins, je vais m’engueuler moi même, me parler comme si j’étais une moins que rien parce que je rechigne à me lever ? J’ai essayé longtemps de faire ca pour perdre du poids, je me parlais terriblement mal, je m’engueulais quand je pensais que j’avais trop mangé. C’était terrible, j’étais un vrai bourreau avec moi même et ca me faisait craquer, au bout d’un moment, je me remettais à engloutir une dizaine de plaquette de chocolat ! 

Et puis après, j’ai essayé de m’aimer sans conditions, de me lacher la grappe. Ahlala, c’était une belle période. J’ai mangé, mangé, mangé, sans me prendre la tete. Oui, je m’aimais inconditionnellement, c’était beau ! 

Et en même temps, j’ai pris 20 kilos (bon, j’ai aussi vécu 2 grossesses en 2 ans, ca n’a pas aidé, mais quand même !). 

Alors finalement, j’ai décidé que ça n’était pas vraiment m’aimer que de faire ca, et m’accepter, me laisser faire tout et n’importe quoi. Et maintenant que j’ai des enfants, je vois très bien comment je peux les aimer et en même temps, leur poser des limites. Ca n’est pas vraiment les aimer que de les laisser faire de la peinture sur les murs de la maison tous nus en plein hiver. 




Bon mais avant de se demander de changer, on va prendre un temps pour se connecter à l’amour de soi. 

Waw, ca, c’est pas facile, hein. Je vois bien, rien qu’en le disant que ca me fait monter plein de peurs ! Les gens vont penser que je suis égoïste, égocentrique, narcissique. 

Si je m’aime moi-même, qu’est-ce qui va se passer ? Est-ce que je pense que si je m’aime moi même, je ne peux pas aimer les autres, je me coupe des autres ? Pourtant, si je m’aime tranquillement, ej suis plus disponible aux autres, je suis moins empêtrée dans mon dialogue intérieur qui me juge moi même. 

Je me suis aussi rendue compte de combien je projetais à l’extérieur tout ce que je n’aime pas chez moi et combien ca ne m’aide pas. 

Par exemple, je me suis rendue compte que j’avais souvent plein de jugements sur les parents. Je suis rapide à juger qu’un parent fait mal son boulot. Et en fait, ca vient du fait que je suis rapide à juger que je fais du mauvais boulot comme parent. La bonne nouvelle, c’est qu’en arrêtant de juger les autres, ca a aussi apaisé mes jugements sur moi. Et en arretant de me juger aussi, ca a apaisé mes jugements vers l’extérieur. Maintenant, pour ma santé mentale, j’essaie de juger les parents positivement, de voir le bon dans ce qu’ils font, et j’ai réalisé que ca m’aider à me voir moi aussi plus positivement. 

Alors on va prendre un premier temps où je vous invite à chacun aller chercher un endroit chez vous avec un miroir et vous y regarder, si possible dans les yeux, d’abord essayer de soutenir ce regard, et vous dire “bonjour daphné, je t’aime (essayez de le répéter jusqu’à ce que vous le ressentiez), qu’est-ce que je peux faire pour toi aujourd’hui ? de quoi est-ce que tu as besoin ?” Et restez là à essayer de ressentir de l’amour pour vous même, un amour sincère, parce que nous méritons tous d’etre aimés, nous sommes des enfants de dieu, des êtres uniques et merveilleux !  Et peut être que vous entendrez quelque chose. Peut être que vous entendrez, j’ai besoin de ci ou de ca. Peut être que vous entendrez des voix qui diront “non mais quelle blague ? tu m’aimes ? N’importe quoi, je ne suis pas digne d'être aimée, moi !” Tout est ok, essayez juste de rester conscient de ce qui se dit dans votre tête. 

On va prendre 5 minutes pour que chacun puisse aller le faire chacun dans son coin. 


 Et maintenant quand vous revenez, je vous invite à écrire ce qui est venu pendant cet exercice. 


Et ensuite, pour continuer à trouver cet amour de soi, je vous invite à trouver 10 choses que vous aimez chez vous. 





Je pense fondamentalement qu’on ne peut pas aimer les autres sans commencer par s’aimer soi même, et à faire du ménage dans tous les blocages qui nous empêchent de nous aimer. Parce que le monde est notre miroir et si j’ai pris l’habitude de chercher dans le miroir tout ce qui ne va pas, de tout critiquer chez moi, eh bien je ferai pareil à l’extérieur et cette critique, elle est pour moi souvent stérile, car elle ne croit même pas au bon chez l’autre, à sa capacité à changer, s’améliorer. C’est une pure critique destructrice. Pas une critique qui part de l’endroit où : j’ai la foi en toi, j’ai confiance en ta nature profonde et ta capacité à être meilleur, et je suis avec toi pour t’accompagner vers plus de lumière et d’amour dans ta vie. 

Et finalement, regarder à l’intérieur, ca peut faire peur, et il y a toujours des gens pour dire que c’est nombriliste et que ca sert à rien, mais c’est du sabotage, c’est trouver une bonne façon de ne pas changer, de ne pas avancer, de rester dans son confort et son habitude. Pourquoi est-ce que ca serait mal de s’aimer soi même ? Je vous invite vraiment à engager un dialogue avec ces parties de nous qui jugent ca inutile, nombriliste. Parfois en vraiment les abordant de front, je découvre que ces pensées sont des chateaux de cartes qui protègent mon égo. Ca peut tout changer, j’y crois vraiment ! 


Et maintenant je vous invite à trouver 5 raisons de vous aimer vous-même, 5 bonnes raisons. Puis à trouver un petit pas pour vous montrer cet amour pour vous même. On se donne 5 minutes. 





Pour continuer chez vous, je vous invite quand vous passez devant un miroir, de vous dire un mot gentil, de vous envoyer un petit bisou, vous dire que vous êtes belle, gentille, quelqu’un de bien, et quand vous arrive quelque chose de chouette, à aller devant un miroir et vous sourire et vous féliciter, vous réjouir avec vous même. Et quand il vous arrive quelque chose de plus difficile, d’aller aussi devant le miroir et vous dire “je t’aime quand même ! quoiqu’il se passe, quoique tu dises, quoique tu fasses ou que tu aies fait, je t’aime quand même”. J’essaie de le faire depuis quelques temps et je vous assure que c’est un sacré challenge et sacrément et ca m’a appris énormément sur tous mes blocages, tout ce qui m'empêche d’aimer. 


Le prochain atelier, ca sera un temps de partage et le mois de novembre, le thème, c’est service partage et travail ! Ca va être intéressant à aborder dans ce temps de confinement et ca sera sans doute l’occasion d’aller dans l’étape d’après de la non violence : l’étape où on demande un changement, à partir d’un endroit d’amour. 



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